Les espèces patrimoniales

Le territoire du Syndicat, et plus particulièrement le bassin de la Dordogne, ses affluents, les zones humides ainsi que les différents milieux naturels accueillent une biodiversité remarquable. De nombreuses espèces animales et végétales dépendent de ces milieux afin d’accomplir tout ou partie de leur cycle de vie (alimentation, reproduction par exemple). Les actions et les travaux accomplis par le Syndicat, notamment dans le cadre des opérations prévues dans les plans de gestion agissent en faveur de leur protection.

Cette page met en avant quelques-unes des espèces patrimoniales présentes sur le territoire.

La Loutre d’Europe, Lutra lutra (Linnaeus, 1758)

C’est une espèce de mammifère de la famille des mustélidés. Il s’agit du plus grand carnivore amphibie. Le mâle est plus grand et plus fort que la femelle. C’est un animal très farouche, difficile à observer, seules ses traces laissent supposer sa présence dans un cours d’eau. Elle se nourrit de poissons, d’amphibiens et parfois de petits mammifères.

Le Saumon Atlantique, Salmo salar (Linnaeus, 1758)

Ce Saumon est une espèce de poisson de la famille des salmonidés. Il s’agit d’un poisson migrateur amphihalin, dont la vie alterne entre l’eau douce et l’eau salée. Ce poisson est parfaitement adapté à la nage à contre-courant car il est doté d’un corps élancé et puissant. Il nait en rivière où il vit pendant 1 à 3 ans et rejoint l’océan où il va se nourrir et grandir durant 1 à 3 ans. Il s’agit d’un migrateur océanique (Atlantique Nord au Groenland) et continental (Têtes de bassin). Après quelques années, il reviendra en rivière se reproduire dans le cours d’eau qui l’a vu naître. Les adultes cessent de s’alimenter dès qu’ils rentrent en rivière et ils mourront après la reproduction.

Avant d’atteindre 14 cm de long, l’alevin prend le nom de tacon. Sa robe devient métallique, son dos gris ardoise, plus ou moins bleuté. Lorsqu’il mesure plus de 14 cm et est assez gros pour migrer en mer, on l’appelle le smolt ; il prend alors une livrée brillante, argentée. Devenu adulte et nommé saumon en mer il devient argenté avec des points noirs. Au bout de quelques temps il s’assombrit et des tâches rougeâtres ou pourpres apparaissent.

La Lamproie de planer, Lampetra planeri (Bloch, 1784)

Il ne s’agit pas d’une espèce de poisson mais d’un agnathe, c’est-à-dire un vertébré aquatique dépourvu de mâchoires. La lamproie de planer se caractérise par une forme aux allures de serpent. Sa peau est dépourvue d’écailles et recouverte d’un mucus abondant. Elle ne possède pas de bouche mais une ventouse munie de dents. Elle affectionne les têtes de bassin des cours d’eau où elle trouve des petits fonds, un courant régulier et un habitat diversifié dont elle a besoin pour assurer son cycle biologique. Les larves vivent enfouies dans les sédiments pendant 3 à 5 ans en se nourrissant d’algues et de micro-organismes. Une fois métamorphosée en adulte, la lamproie ne se nourrit plus et survit jusqu’à la reproduction.

Moule perlière, Margaritifera margaritifera (Linnaeus, 1758)

La moule perlière ou mulette perlière est un mollusque (bivalve). Son cycle de vie est complexe et elle est très exigeante écologiquement.

Elle est très sensible à la qualité de l’eau et aux sédiments. Elle préfère les eaux fraiches (13-14°C) et pauvres en nutriments. La qualité du sédiment dans lequel elle vit étant jeune doit être irréprochable et l’eau suffisamment oxygénée. La moule perlière est presque uniquement présente dans des eaux coulant sur des roches siliceuses. Ses habitats sont variés tant qu’un peu de sédiment est présent pour la retenir. Elle y vit à moitié enfouie dans le lit du cours d’eau. Il doit y avoir un courant suffisant et une profondeur d’eau entre 0.5 et 2 mètres. Il est indispensable qu’il y ait la présence du saumon atlantique ou bien de la truite fario. Leurs branchies sont un passage obligé pour la larve de la moule. En effet, dans le cycle de développement de l’espèce, la larve doit, durant quelques mois, parasiter les branchies d’un saumon ou d’une truite. La larve va se nourrir et grandir puis se détacher et tomber pour s’enfouir dans les sédiments durant 5 à 7 années. Lorsque celles-ci sont adultes et atteignent 5 à 7 cm, elles vont remonter à la surface du substrat où elles y passeront le reste de leur vie (entre 80 et 100 ans). Elles filtrent jusqu’à 50 litres d’eau par jour.

Ecrevisse à pattes blanches, Austropotamobius pallipes (Lereboullet, 1858)

L’écrevisse à pieds blancs ou à pattes blanches est une espèce de crustacés. L’écrevisse est brun-vert sur le dos et blanc sur le ventre (jamais rouge-orangé). Elle se distingue par la présence théorique de deux paires d’épines latérales sur le sommet de son rostre. Cette écrevisse se nourrit de végétaux, de petits invertébrés, d’amphibiens et de poissons morts. Sa longévité est de 8 à 10 ans. Cette écrevisse a une activité nocturne et se cache pendant la journée. Elle peuple préférentiellement les eaux froides, non polluées, claires et vives, torrents et ruisseaux.

Rainette arboricole, Hyla arborea (Linnaeus, 1758)

On la classe généralement parmi les grenouilles même si scientifiquement celle –ci est différente des grenouilles (ranidés). Les rainettes font partie de la famille des hylidés. Les rainettes sont équipées de pelotes adhésives au bout des doigts qui leur permettent un mode de vie arboricole. Elle ne dépasse pas 5 cm de long, a la peau lisse, vert souvent très vif, a le ventre gris-blanc et présente une bande brune de l’œil aux flancs. Attention, elle peut être confondue avec la Rainette méridionale. Les rainettes arboricoles ou rainettes vertes se rencontrent dans les milieux humides et boisés mais toujours à proximité de l’eau. Elles ont une activité nocturne intense, tandis qu’elles peuvent passer la journée immobiles plusieurs heures au soleil. Elles se nourrissent principalement d’insectes volants.

Sonneur à ventre jaune, Bombina variegata (Linnaeus, 1758)

Ce petit crapaud mesure entre 3 et 6 cm de longueur ; il est reconnaissable par sa face ventrale jaune tranchant avec sa face dorsale d’un gris terne et la pupille de son œil en forme de cœur. Sa couleur lui assure un très bon camouflage dans son habitat naturel. L’habitat de cette espèce est constitué de mares, ornières ou flaques d’eau en forêt. Cette espèce de crapaud peut dévoiler sa face ventrale jaune vif à un éventuel prédateur. Ceci permet alors d’effrayer son potentiel agresseur et de le faire fuir. Le réflexe d’Unken désigne le comportement de défense de certaines espèces d’amphibiens. Lorsque l’amphibien est menacé, il s’arc-boute, met en évidence les parties vivement colorées de son ventre. Cette technique constitue un signal indiquant à un éventuel prédateur que leur peau sécrète un liquide laiteux et toxique qui fait gonfler les muqueuses.

Agrion de mercure, Coenagrion mercuriale (Charpentier, 1840)

L’agrion de Mercure est une espèce d’insectes de la famille des coenagrionidae, de l’ordre des odonates. Il s’agit ici du sous ordre des zygoptères (demoiselles). On les distingue des libellules au sens strict, surtout par leur corps plus grêle et leurs ailes généralement repliées au repos. L’identification de l’espèce passe pour les mâles par l’examen des premiers segments de l’abdomen, de la répartition du noir et du bleu sur l’abdomen et de l’étude précise des pièces terminales de l’abdomen. Le dessin noir sur la face dorsale du 2ème segment abdominal ressemble approximativement au symbole astronomique de Mercure, ce qui explique le nom d’espèce mercuriale. Cette espèce se reproduit dans les eaux courantes claires et bien oxygénées avec une végétation hygrophile abondante. Ses habitats typiques sont les petites rivières, les ruisseaux, les rigoles, les fossés, les suintements et les fontaines.

Cordulie à corps fin, Oxygastra curtisii (Dale, 1834)

C’est une espèce d’insectes de la famille des Synthemistidae, de l’ordre des odonates. Il s’agit ici du sous-ordre des Anisoptères (libellules). Ils sont caractérisés par de larges yeux composés très développés et un corps allongé. Les ailes antérieures et postérieures sont de formes différentes et au repos, restent dans une position perpendiculaire au corps. Cette espèce est facilement reconnaissable à ses yeux vert brillant et à l’alignement de marques jaunes contrastant avec un abdomen vert métallique, fin et soudainement épaissi à son extrémité. Elle vit surtout en eau courante (notamment dans les parties calmes des grandes rivières aux rives plus ou moins boisées), parfois en eau stagnante (mares, étangs, lacs, anciennes gravières) La présence d’une lisière arborée lui est nécessaire car les larves vivent surtout dans les débris végétaux s’accumulant entre les racines d’arbres immergés à l’aplomb des rives, où elles chassent à l’affût.

Damier de la Succise, Euphydryas aurinia (Rottemburg, 1775)

Le Damier de la Succise ou Damier des marais est une espèce de lépidoptères (papillons) qui appartient à la famille des Nymphalidae. C’est un papillon de couleur fauve orangé à damiers orange séparés par les nervures et organisés en lignes. Aux ailes postérieures, les damiers orange de la ligne submarginale sont centrés par un point noir caractéristique visible sur les deux faces. Le revers est orange orné de damiers clairs avec aux postérieures la même ligne de damiers orange centrés d’un point noir sur cette face cerclée de blanc. Les femelles sont plus grandes que les mâles. La chenille est noire avec des petits points blanchâtres sur le dos et une ligne latérale blanche ponctuée de noir. Le Damier de la Succise réalise un cycle par an. Le papillon apprécie des biotopes assez variés. Il se développe soit sur la Succise des prés dans les prairies humides, les landes et les tourbières, soit sur la Scabieuse colombaire et la Knautie des champs dans les pelouses sèches.

Cuivré des marais, Lycaena dispar (Haworth, 1802)

Le Cuivré des marais ou Grand cuivré est une espèce de lépidoptères (papillons) de la famille des Lycaenidae. Il s’agit d’un petit papillon orangé dont le dessous de l’aile postérieure est de couleur gris clair teinté de bleu. Les mâles possèdent un trait noir discoïdal caractéristique sur le dessus des ailes postérieures et un point noir dans la cellule des ailes antérieures. Les femelles ont deux points noirs dans la cellule ainsi qu’une rangée de points noirs sur les ailes antérieures. Ces dernières sont plus grandes que les mâles. La chenille est verte avec des petits points blancs. Le Cuivré des marais a deux (rarement trois) générations dans l’année. C’est une espèce typique des prairies humides qui peut également coloniser les friches à Oseille crépue.

Petit gravelot, Charadrius dubius Scopoli, 1786

Le Petit Gravelot est une espèce d’oiseau aquatique du groupe des limicoles appartenant à la famille des Charadriidae. Cet oiseau mesure 15,5 à 18 cm pour une envergure de 32 à 35 cm. Il ne présente pas de dimorphisme sexuel. Le Petit Gravelot a le bec entièrement sombre et un cercle orbitaire jaune en période nuptiale. Il ne possède pas de barre alaire. Cet oiseau niche dans l’intérieur des terres dans des gravières, sablières, étangs à sec ou des friches rases. Le nid est une simple dépression creusée dans le sable des bords de rivièrespar exemple dans laquelle sont placés les œufs. Ceux-ci sont de la même couleur que le milieu naturel ce qui leur permet de limiter la prédation.

Circaète Jean-le-blanc, Circaetus gallicus (Gmelin, 1788)

Le Circaète Jean-le-Blanc est une espèce de rapaces spécialisés dans la chasse aux reptiles, principalement les serpents, dont il se nourrit presque exclusivement. C’est également un excellent planeur qui profite au maximum des ascendances thermiques. Ce rapace diurne est assez pâle et de grande taille. Il présente une tête ronde avec de grands yeux jaunes. Il se reconnaît assez facilement en vol car son dessous est blanc plus ou moins parsemé de taches beige à marronné. Il recherche les milieux ouverts à couvert végétal peu épais : pelouses sèches ou rocailleuses, friches et landes de divers types, forêts claires de pins purs ou en mélange avec des chênes.

Hibou Grand-duc, Bubo bubo (Linnaeus, 1758)

Le Hibou grand-duc appelé aussi Grand-duc d’Europe est une espèce de rapaces nocturnes. Avec ses 75 cm de haut, le Grand-duc est le plus grand des rapaces nocturnes d’Europe voir du monde. Sa silhouette est massive, sa tête présente deux gros yeux rouge-orangé et est surmontée d’aigrettes de 8 cm environ, que l’oiseau dresse verticalement s’il est excité ou dérangé. Ces aigrettes ne jouent aucun rôle dans l’audition. Mimétique aux branchages, son plumage est brun-roussâtre dessus, taché et rayé de brun noir. Le dessous est plus clair, fauve avec des stries longitudinales et des zébrures transversales de couleur brun foncé. Les sexes se distinguent par la taille du mâle plus petit. Le poids du mâle varie de 2 à 2,5 kg, celui de la femelle de 2,5 à 3,3 kg. Le Hibou grand-duc possède une envergure allant de 160 à 188 cm. Il peut vivre plus de 20 ans. Le Grand-duc d’Europe est une espèce sédentaire. Il utilise toujours les mêmes lieux pour dépecer ses proies. Il n’est pas fidèle au territoire ni au couple avec qui il ne restera pas toute sa vie. L’espèce fréquente des habitats très variés : les falaises jouxtant les grandes étendues d’eau, les bords de mer, les garrigues du bassin méditerranéen. Il chasse essentiellement en milieu ouvert ou peu boisé. Pour nicher, il préfère les parois rocheuses et les carrières pourvues de cavités. Il recherche généralement la proximité de l’eau pour boire, se baigner et y trouver de nombreuses proies.

Fluteau nageant, Luronium natans (L.) Raf., 1840

Le Flûteau nageant ou l’Alisma nageante, est une plante vivace, submergée et flottante de la famille des Alismataceae. Elle vit dans des eaux douces, stagnantes et peu profondes.

Potamot coloré, Potamogeton coloratus Hornem., 1813

Ses feuilles, dont la forme rappelle celle des feuilles de plantain, sont immergées, étroites, et sont très différentes des feuilles émergées plus larges.

C’est une plante herbacée qui forme des rhizomes ramifiés et rampants. La tige mesure de 0,3 à 1 mètre de long et est peu ramifiée. Les feuilles submergées sont lancéolées, rétrécies en une tige courte, translucide et rougeâtre. Les feuilles flottantes sont minces, généralement rougeâtres, en forme de pelle, avec un filet veineux fin et une tige courte. L’épi de la fleur du Potamot coloré est mince. La tige aussi, qui mesure jusqu’à 10, voire rarement 15 centimètres de long. La période de floraison s’étend de juin à septembre. Les fruits ternes et carénés mesurent de 1 à 1,5 mm de long. On le rencontre dans les eaux stagnantes ou à faible courant et les tourbières. Il apprécie les eaux des marais tourbeux alcalins.

Fougère des marais, Thelypteris palustris Schott, 1834

On la trouve, comme son nom l’indique, dans les dépressions marécageuses. C’est une fougère glabre, à rhizome rampant. Cette fougère forme des frondes d’un vert lumineux, finement découpées, groupées en touffe buissonnante. C’est une espèce de sols humides à marécageux, poussant même sous l’’eau. Elle apprécie l’argile et le calcaire.

Pour plus d’informations, vous pouvez aussi consulter les sites suivants :

INPN : https://inpn.mnhn.fr/accueil/index

MNHN : https://www.mnhn.fr/fr

Société Herpétologique de France : http://lashf.org/

Oreina, les papillons de France : https://oreina.org/

OPIE : https://www.insectes.org/

Oiseaux de France : https://www.oiseauxdefrance.org/

UICN : https://uicn.fr/

Tela botanica : https://www.tela-botanica.org/